S’attacher à la vie, comme en chariot

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Image : iStock

Par Samuel Laverdière pour le magazine Transport Routier, Septembre 2021

En 2020, bien que plusieurs secteurs d’activité aient connu un ralentissement notable, les renversements latéraux en chariot élévateur se produisaient encore et ont mené à de trop nombreuses pertes de vie de travailleurs. Un facteur est également demeuré constant : 100% de ces travailleurs ne portaient pas leur ceinture de sécurité. Pour en finir avec ces accidents malheureux, allons-y avec une foire aux questions.

Comment ça se produit un renversement latéral? Les renversements latéraux en chariot élévateur se produisent lorsque le centre de gravité du chariot sort de sa base de stabilité. Ce renversement s’effectue en moins d’une seconde : environ 0,6 seconde pour que le cariste constate qu’il est en train de se renverser et 0,4 seconde plus tard, le chariot percute le sol. Ça ne laisse donc aucune chance à un cariste qui tenterait de sauter.

Quelles actions engendrent une force suffisante pour renverser un équipement qui peut peser bien au-delà de 8 000 lb? Dans la majorité des cas, on parle de vitesse excessive, de virages trop serrés, de manœuvres avec les fourches élevées, de virages sur un sol incliné, de la nature du sol ou d’une combinaison de ces éléments.

Advenant un renversement latéral, que doit faire le cariste? Tenter de sauter? Non. Se cramponner au volant et se caler les pieds au plancher? Pourquoi pas? L’objectif ultime est de demeurer dans la cabine du chariot, car c’est l’endroit le plus sécuritaire. Lors d’un renversement latéral, le cariste peut être éjecté de son siège ou glisser de celui-ci, et c’est bien souvent le toit de protection, qui est là en réalité pour le protéger des chutes d’objets, qui va venir écraser le cariste au sol. La ceinture vient donc prévenir ce risque.

Pourquoi la ceinture de sécurité est-elle la meilleure solution pour sauver des vies lors d’un renversement latéral en chariot élévateur?

  1. C’est une pièce obligatoire sur tous les chariots élévateurs.
  2. Elle est simple d’utilisation.
  3. Elle est peu couteuse.
  4. Ça ne prend que quelques secondes pour la boucler.
  5. Elle permet de limiter les chocs à la tête en cas de renversement latéral.
  6. Elle empêche le cariste d’être éjecté hors du chariot en cas de renversement.

Quoi faire si les travailleurs n’aiment pas s’attacher? Il y a plusieurs actions qu’un employeur peut prendre pour simplifier le port de la ceinture de sécurité.

D’abord, il peut s’assurer que la ceinture est abordée lors de la formation obligatoire pour la conduite d’un chariot élévateur.

L’employeur peut ensuite s’assurer que l’ajustement du siège est optimal pour les caristes. Aussi, il existe plusieurs modèles de ceinture de sécurité. Alors, pourquoi ne pas opter pour un modèle approprié aux caristes? Enfin, la sensibilisation et les rappels verbaux et écrits sont incontournables. Même si les caristes montent et descendent du chariot 50 fois par quart de travail, ils doivent boucler leur ceinture à chaque fois.

Je vous invite à consulter un outil très intéressant, développé par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) : Chariot élévateur – Comment choisir la ceinture de sécurité. On le trouve dans la section Publications et outils du site www.irsst.qc.ca.

En tant qu’employeur, dois-je forcer les caristes à s’attacher? Oui. Un employeur a l’obligation légale de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique des travailleurs. Ça passe, entre autres, par un chariot équipé d’une ceinture de sécurité en bon état et fonctionnelle, par une formation adéquate des travailleurs sur la conduite préventive des chariots élévateurs, et par une supervision rigoureuse des comportements en chariot élévateur, y compris le port de la ceinture de sécurité.